Je suis dans le noir.
Pas de souvenirs de la veille.
On me parle (c’est Cédric). Je dis que je sens mon "deuxième cerveau", mon sexe.
Pas de douleurs...
Je ne comprends pas ce qui se passe.
Il y a l’air d’y avoir de l’agitation autour de moi.
Je rêve ou bien ?
Et puis on me parle d’hélicoptère : je vais être emmené a Toulouse en hélico. Dommage pour moi, je ne vais rien voir, ni pouvoir sauter depuis un hélico...
J’ai la sensation des vibrations et je reconnais le bruit. Mais ca ne dure que quelques secondes. [1]
Je me réveille dans un lieu très éclairé. Je me rappelle de machines a coté de moi. [2] . J’ai aussi le souvenir de sorte de persiennes rouges, vertes et jaunes. J’ai mes deux coéquipières et amies , Céline et Myriam a coté de moi. Je ne les vois pas mais je reconnais leurs voix. Elles m’expliquent ce qui m’est arrivé.
Pas de bol pour elles, malgré la morphine, je ne délire pas. Au contraire, je suis très pragmatique : j’indique qu’il faut donner les clefs de mon appart a untel, les clefs de bagnole a untel, etc...
On me passe des radios et un scanner de la tête (j’ai de vagues souvenirs de cet épisode...). Remarque de Myriam : je ressemble a un puzzle, c’est rassurant !!! En fait, c’est les photos qu’il faut rassembler qui ressemblent à un puzzle, pas moi, ouf ...
On m’annonce les dégâts :
fracture ouverte de la cheville droite : calcanéum fracture en pas mal de morceaux
fracture ouverte ouverte de la cheville gauche : pilons tibiale et péroné cassés
fracture multiples du fémur gauche
vertèbre dorsale T12 fracturée et tassée
pneumothorax
traumatisme crânien avec perte de connaissance
et pas mal de contusions...
Bref, je ne me suis pas raté ...
Je passe au bloc. On m’annonce qu’on va me percer le tibia gauche pour mettre mon fémur en extension, le temps de l’opération de ma vertèbre... Évidemment, ne pouvant uriner naturellement, on va me poser une sonde urinaire...
J’ai très soif, mais opération oblige , je ne peux boire que sur un linge humide.
C’est parti pour les opérations...
[1] J’ai appris par la suite qu’on m’avait sédaté pour le transport, pour ne pas que je souffre.
[2] C’est des pousse seringues de morphine.